• La suite, toujours, par Pablo

     

    Le vent s’estompa, le soleil reprit le dessus sur les nuages et, en trois jours, trois jours qui se passèrent particulièrement bien, ils accostèrent enfin au port de Madère. Cette île était très belle et des centaines de navires y accostaient tous les jours que ce soient des bateaux de commerce, de marchandises, de transport, de pêche, de tourisme ou même des petits voiliers, qui voyagent à travers le monde comme les quatre membres de l’équipage que nous suivons. Ceux-ci n’avaient pas prévu de demeurer longtemps sur cette jolie île. Ils se dépêchèrent de se ravitailler en tout ce qui pouvait leur être utile comme des vêtements, des cordages, de la nourriture sans oublier quelques gourmandises et tout plein d’autres choses indispensables à leur périple. En fait, ils étaient assez pressés car leur prochaine étape, l’île de Ténérif, s’apprêtait à vivre, dans cinq jours, un événement assez spécial : le Carnaval ! Et, le Capitaine ne voulait en aucun cas le rater, et, puisque le trajet durerait trois jours si tout se passait bien, ils auraient deux jours d’avance pour  être certains d’y assister. Après une petite nuit de sommeil, ils partirent à l’aube, direction Ténérife !

     

    Le premier jour de ce petit voyage entre les deux iles se passa à merveille : une petite brise marine faisait légèrement tanguer le bateau…Le soir, la Sirène rouspéta tout le monde et était en rogne car elle avait perdu une de ses robes et rejeta la faute sur le dos des trois autres membres. Le deuxième jour se passa dans les mêmes conditions et Chloé continuait de vomir chaque jour pour des raisons aléatoires… néanmoins, dans l’après-midi, ils firent une trouvaille sympathique. Du haut de sa vigie, la Sirène aperçut un énorme rocher sortant de l’eau alors qu’il y avait énormément de profondeur ! Elle avertit tout l’équipage en criant : « rocher à tribord ! » et tous se dirigèrent vers l’endroit indiqué. Ils descendirent alors du voilier et se rendirent réellement compte de la taille géante du rocher, ou plutôt de la petite île. Chacun alla de son côté ; quant à Xavi, il sortit une canne à  pêche et s’installa à l’avant du pont du bateau : il aimerait bien manger du poisson pour le diner, ce soir… La Sirène, elle , alla se baigner car il faisait très chaud et elle intima à tout le monde l’ordre de se retrouver devant le navire dans moins d’une heure. En effet, ils avaient encore de la route à faire avant d’arriver à Ténérife mais ils s’étaient quand même permis de faire une pause car ils avaient deux jours d’avance.  Le Capitaine et Flipper s’étaient lancés un défi : rapporter un objet qui pourrait servir à l’équipage. Tous deux partirent donc chacun dans des directions opposées.

     

    Une heure après, tous les membres de l’équipage avaient rejoint le navire, comme convenu. Il est, en effet, malvenu de désobéir à la Sirène…. Celle-ci, d’ailleurs, était revenue les mains pleines de coquillages multicolores ; le Capitaine, lui, rapportait des fils de pêche et du cordage qui pourraient être bien utiles tandis que Xavier était satisfait d’avoir pêché un énorme thon rouge. Flipper, hélas, était revenue les mains vides mais elle leur raconta qu’elle avait trouvé un zodiaque en très bon état ; toutefois, il était bien évident qu’elle n’avait pas pu envisager de le porter seule. Tous se demandèrent ce qu’un zodiaque faisait sur ce petit ilot pourtant désert ! Ils embarquèrent alors sur le bateau et firent un festin avec le gros poisson que Xavi avait pêché. Ensuite, ils levèrent l’ancre : cap sur leur destination… et allèrent se coucher désirant un repos bien mérité.

     

    Le lendemain matin, le Capitaine se réveilla aux aurores et, comme à son habitude, se dirigea vers le pont. Il remarqua alors quelque chose qui le poussa à réveiller tout le monde sur le champ: l’ilot sur lequel ils avaient accosté la veille était toujours là : il y avait donc un problème au niveau du moteur. Il scruta ce dernier attentivement et vit qu’il manquait une pièce, celle du régulateur. Embarrassés et pris de panique, ils tentaient de trouver une solution quand Flipper évoqua la présence du fameux zodiaque. Tout l’équipage s’y rendit et le Capitaine emporta le moteur du petit bateau sur le navire, quel miracle ! Il se mit alors au travail et au bout de deux bonnes heures, il parvint à trouver la pièce qui collait parfaitement au moteur du navire ; à croire que le zodiaque était là comme par magie ! Il leur restait trois jours et le moteur fonctionnait maintenant à merveille : ils se remirent donc en route. Les trois jours qui suivirent se passèrent  assez bien, rien d’inhabituel. Le troisième jour, à l’aube, le Capitaine se réveilla et aperçut une gigantesque île. Il réveilla, à nouveau, toute la famille et tous, restèrent ébahis devant cette énorme île. La Sirène qui s’était renseignée à propos des Canaries leur expliqua pourquoi elles s’appelaient ainsi : ces îles étaient peuplées de chiens et « canis », en latin, signifie chien. C’était donc  Plinius le vieux qui avait donné ce nom à ces terres magnifiques….Dès qu’elle eut achevé son récit, sa petite minute culturelle, ils entrèrent dans le port et amarrèrent.

     

    Il régnait là un énorme boucan et des confettis pleuvait de toutes parts : le carnaval avait débuté ! Nos aventuriers décidèrent de chercher le défilé principal qu’ils ne tardèrent d’ailleurs pas à trouver tant il était impressionnant et ils aperçurent  alors des centaines de personnes déguisées. C’était surprenant. Des multitudes de vendeurs de sucreries variées criaient à pleins poumons pour vendre leur marchandise, de nombreuses odeurs succulentes titillaient les narines, des milliers de confettis virevoltaient dans le ciel, le tout accompagné de la musique traditionnelle. C’était le carnaval le plus beau que la famille n’ait jamais vu auparavant ; ils suivirent d’ailleurs le défilé jusqu’à ce qu’il se termine : ce fut très tard dans la soirée. Ils rejoignirent alors le bateau pour aller se coucher, fatigués mais émerveillés après cette incroyable  journée.

     

    Ils devaient se rendre sur l’île de  la Gomera et vu que le trajet ne prendrait qu’à peine une journée, ils décidèrent de profiter un jour de plus de cette grande et belle île. Ils la visitèrent donc un peu malgré la chaleur étouffante : il devait faire plus de 30° à l’ombre ! Ils étaient obligés de faire des pauses régulièrement pour se mettre à l’abri du soleil et surtout pour assouvir leur soif. La ville était beaucoup moins animée que la veille, malgré la présence de quelques personnes encore saoules qui n’avaient pas dû dormir. Cela surprit beaucoup l’équipage : qu’en l’espace d’un jour il puisse y avoir un tel changement… A présent, ils croisaient des gens sérieux qui allaient sans doute travailler, mais, le carnaval avait laissé des traces : le sol était jonché de confettis, de nourriture et de masques multicolores… Nos voyageurs appréciaient le calme et l’accueil de cette terre. Ils firent donc quelques magasins pour faire des courses et la Sirène s’acheta de nouvelles robes. Ils marchèrent encore un bon moment et ils trouvèrent une chocolaterie et un magasin de confiserie côte à côte ce qui fit le bonheur de chaque membre de la famille ; ils firent le plein de bonbons et de chocolat blanc et noir. Mais, il se faisait  tard, le temps était passé trop vite et il fallait qu’ils aillent se reposer car le lendemain, ils partaient pour une nouvelle étape : l’ile de la Gomera ! Le lendemain donc,après une nuit réparatrice, ils quittèrent le port, l’esprit rempli de souvenirs inoubliables et colorés.

     

    Ils atteignirent celui de la Gomera le soir même après avoir passé une superbe journée malgré les vomissements répétitifs de Chloé qui avait abusé des sucreries. L’île était beaucoup moins impressionnante mais elle paraissait très sauvage et tropicale. Le premier jour, ils accostèrent et se ravitaillèrent en toutes sortes de choses et le deuxième jour, ils firent des jeux de société dans la cabine car il tombait des pluies diluviennes. Le troisième jour était une journée spéciale : les membres de notre bel équipage se dirigèrent vers un des endroits les plus connus des îles Canaries, le parc national de Garajonay. Quand ils arrivèrent devant celui-ci, Xavi fut émerveillé et mourait d’envie d’y entrer, quand, tout d’un coup, le Capitaine, la Sirène et Flipper lui tendirent un ticket d’entrée en criant tous en cœur : « joyeux anniversaire ! »

     

    Xavi avait oublié tellement de choses depuis le départ d’Agadir qu’il avait même oublié qu’aujourd’hui était le jour de son anniversaire ! Il était tellement heureux ! Ils entrèrent donc à quatre dans le parc et à ce moment précis, ils sentirent une différence de température et une forte humidité dans l’air, ce qui les changea radicalement par rapport à la chaleur suffocante qu’ils avaient connue dès leur arrivée sur l’île. Pendant cette longue balade dans la forêt, ils entendirent toutes sortes d’oiseaux et d’animaux et admirèrent les arbres gigantesques. Quelques heures après, ils ressortirent du parc émerveillés par leur journée, certainement la meilleure d’après Xavi ! Ils se mirent en route vers le bateau en parlant de leur journée, quand, tout d’un coup, le Capitaine s’arrêta, leur dit de continuer sans lui et qu’il les rejoindrait. Un quart d’heure après, il revint près des siens et posa deux sachets sur la table de la cabine principale. La Sirène sortit du premier paquet deux conserves de beurre et la famille sauta de joie. Xavi s’attaqua alors au deuxième sachet duquel il sortit des yaourts UHT, longue conservation. Cette fois-ci, c’est Xavi qui sauta de joie et remercia tout le monde pour cette merveilleuse journée d’anniversaire. Le Capitaine annonça alors : « Nous sommes prêts à partir ! », d’un ton ironique mais vu qu’ils s’étaient ravitaillés dès leur arrivée sur l’île, ils étaient vraiment prêts à prendre le large, dès le lendemain après une bonne nuit de sommeil et en route pour une nouvelle aventure !!

     


  • Commentaires

    1
    tailana
    Jeudi 16 Avril 2015 à 13:35

    Tu as raison il est vraiment préférable d'obéir à la sirène!!!!

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :